Ça vibre en moi. Ça m'intrigue tellement que j'ouvre mon couvercle et que je regarde.
Il y a des cordes à l'intérieur. Plein de cordes : des fines, des moyennes, des grosses. Qu'il y ait le plus léger souffle d'air et voilà qu'elles se mettent à vibrer, doucement, presque imperceptiblement, mais elles vibrent.
C'est fascinant. J'ignorais (ou n'avais pas voulu savoir) que j'avais ça dans le corps.
Je regarde encore... Il y a aussi des marteaux ! J'appuie sur une de mes touches personnelles, sur un de mes doigts, et un marteau frappe une corde : naissance d'un son qui se prolonge, se prolonge... D'autres touches, d'autres marteaux, d'autres cordes ! cela monte, cela vibre, cela s'entremêle.
Je suis musique, toute entière musique ! Il n'y a rien d'autre. Réalité qui m'enivre, qui est moi et qui pourtant me dépasse, tant elle est débordante. Je suis dans un autre monde, un autre espace, un autre temps. Pas d'horloge, pas de métronome pour mesurer tout ça. Je suis à mon temps à moi, temps qui ne se mesure pas.