Am, stram, gram... nous n'irons plus aux bois, les lauriers sont
coupés... Les enfants dansent, les enfants frappent dans leurs mains, tournent
la corde et jouent à la marelle. Les enfants ont leur rythme, un rythme que les
adultes leur envient. Oui, les grandes personnes, les personnes qui se voient
grandes, tentent de retrouver ce rythme au clair de la lune.
Et voilà que dans cette clarté lunaire, un homme se met à danser.
Lui aussi frappe dans ses mains, frappe le sol de ses talons. Une femme
s'approche ; claquement de castagnettes... Et tout s'anime peu à peu dans la
rue. Tout là-bas une guitare cherche, hésite et... trouve le rythme ! Le rythme
des coeurs fait s'évaporer le rythme des pensées. Une musique émerge... on
dirait du jazz – c'est du jazz ! Et cela change tout. C'est tout à fait nouveau
et pourtant cela vient de loin. Cela vient du rythme des planètes, de celui des
cours d'eau et des marées, de celui des peines et de celui des joies.
Tous les instruments sont là et toute la rue danse et toute la rue
chante. C'est un cri et c'est beau. Puis, peu à peu, tout s'estompe et
s'assourdit. Le jour tombe... Au clair de la lune... je cherche frère Jacques à
tâtons... L'enfant continue de jouer à la marelle ! sautant d'un pied sur
l'autre il va de la terre au paradis.
Ah vous dirais-je maman... oui, oui, bercez-moi au
rythme d'une chanson, au rythme des saisons, et je m'endormirai...
Geneviève