Volutes... volutes de la musique... volutes qui nous pénètrent,
qui vont loin, profond, profond. Et cela fait vibrer quelque chose en nous,
quelque chose qui était en attente, peut-être depuis longtemps, très longtemps.
Et voilà qu'un bras se soulève lentement, lentement mais sûr de lui. Un geste
naît, geste qui vient des entrailles. Ce geste est beau, spontanément beau. Il
engendre le geste suivant et cela devient fluide, tout comme la musique.
Avec le geste il y a le regard, un regard qui sourd de l'intérieur
de nous-mêmes. Et le regard rencontre un autre regard : un dialogue s'amorce
ainsi, un dialogue en dehors des mots. Puis le dialogue s'élargit. D'autres
regards. A travers gestes et regards s'esquisse une sorte de symphonie qui se
fond dans la musique et l'épouse.
Des bras et des mains se tendent et les doigts se mettent à
tisser, tous ensemble, une tapisserie.
Oeuvre personnelle mais commune, cette tapisserie sera
celle de la beauté. Mais pour cela il faut lentement tendre des fils, les
entrecroiser. Fils de toutes couleurs. Tout en pressentant ce que sera cette
tapisserie on voudrait que sa fabrication se prolonge longtemps, longtemps, à
cause de la musique, à cause des gestes, à cause des regards, à cause de la
beauté et de quelque chose qui ressemble à de la tendresse...
Geneviève