J'entreprends une descente... pas n'importe quelle descente : une
descente à l'intérieur de moi.
Quelque chose de lent, de profond, dans mon corps. Et voilà que,
très vite, je rencontre la boue, des alluvions. La descente serait-elle donc
impossible dès le début ? Je prends mon courage à deux mains : il s'agit de
nettoyer, de purifier. Ce qui m'était apparu comme une merveilleuse aventure
devient un travail exigeant. J'empoigne les instruments nécessaires et je
râcle, je balaie, je lave. Peu à peu je descend, certes, mais à chaque instant
il me faut nettoyer tout ce qui m'encombre. Ce qui m'encombre... Je ne savais
pas que c'était aussi considérable. J'étais pleine de saletés et d'obstacles.
Peu à peu mon travail est efficace. Un vide transparent se fait en moi... un
vide sonore, un vide fait de vibrations. Et voilà qu'une musique monte à
l'intérieur de mon corps, musique répétitive tout d'abord, et faite d'échos,
une sorte de psalmodie. La psalmodie s'amplifie, s'amplifie et devient
progressivement un chant ! Oui, tout mon corps et tout moi-même se met à
chanter. Et j'entends que c'est beau, j'entends que c'est harmonieux. C'est
harmonieux en soi et c'est aussi en harmonie avec ce qui m'entoure, peut-être
bien en harmonie avec la Terre.
J'ai nettoyé, j'ai fait un sacré ménage, et voilà que la musique a
pu se frayer un passage et monter en moi et me mettre en résonance avec
l'univers entier. On lave, on purifie, et voilà que l'on crée, que quelque
chose de beau surgit. Mais c'est miraculeur !
C'est donc que certains ménages peuvent être à la source de
certains miracles.
Oh, là là !!...
Geneviève