Moi... Je te cherchais. Je t'avais complètement perdue de vue... Tu étais là et je ne te voyais plus.
Je te cherchais dans ma tête mais... toc, toc ! non, tu n'étais pas là ; certes il s'y trouvait plein de monde mais toi, c'est-à-dire moi, tu n'étais pas là. J'avais peur de te chercher ailleurs parce qu'on m'avait appris que ma tête était le capitaine de mon bateau, de mon fragile esquif.
Mais il y eut un certain matin. Ecrasée par le découragement je m'étais agenouillée sur le plancher. Sur ce plancher j'avais posé mes paumes de mains. C'est alors que j'ai senti, émanant du bois du plancher, un frémissement dans mes mains. Tout en maintenant ce contact je me suis lentement redressée et ce fut comme si mon bassin et mon buste sortaient d'un long enfouissement dans la terre, comme s'ils reprenaient vie. Et mes bras s'élevèrent doucement, d'un mouvement essentiel qui coula jusqu'au bout de mes doigts.
Sans y penser je me mis debout et tout mon corps fut présent, intensément présent.
Je ne pensais plus. Je n'étais plus dans les conjectures ou les suppositions.
C'était dense. C'était nouveau. J'étais moi.
Geneviève