dimanche 13 janvier 2013

     La nuit a été très froide, disons : glaciale. Tout a gelé, tout s'est rigidifié, chacun pour soi...
Les oiseaux se sont tus, les araignées ont cessé de tisser et les humains se sont recroquevillés sous leur duvet. Puis ce fut l'aube. Il y eut un premier rayon de soleil. Un glaçon se fendit, une goutte tomba d'une feuille de bambou. On entendit un bruit d'ailes. Un homme entrouvrit les yeux. La maison était là, et elle s'interrogeait. Encore quelques gouttes d'eau tombèrent d'une gouttière.
     La porte d'entrée s'ouvrit, mais ce fut plutôt une porte de sortie. Quelqu'un regarda dehors, puis mit un pied sur la terrasse. Le monde était là qui se réchauffait et qui reprenait vie. Les hommes, les animaux et les plantes étaient là, dehors. Et cela s'étendait jusqu'au pied de la montagne, jusqu'aux mers et jusqu'aux océans. D'autres continents sortirent de leur torpeur. Le soleil balaya peu à peu de ses rayons la planète entière. L'hiver agonisait, le printemps était proche.
     "La planète entière"... mais que sont donc devenues les frontières ? Où sont passées nos limites ? Nous y avons pourtant cru, à nos limites. Elles sont brisées ! Notre espace intérieur est vaste comme l'océan et encore bien plus ! Plus de repères : le champ est libre. Nouvelle façon de déambuler, dans l'espace et dans le temps. Nous sommes à la source de la poésie.
   Qui nous arrêtera ? Nous sommes lancés dans la marche essentielle, la marche vers l'infini.
    Nous sommes fous ! quelle merveille ! Finies nos vieilles logiques, nos vieilles prudences : la vie est là !

Geneviève