Silence... silence de la terre... silence moite de la terre. Soleil et rosée. Rosée qui s'évapore et m'abreuve.
Mains et front contre le sol. Il est humide. Il me rafraîchit. Et il y a la brise, elle aussi rafraîchissante. Je suis seule avec la terre. Nous sommes en tête-à-tête. D'ailleurs je commence par vouloir lui tenir tête. Mais elle n'en fait qu'à sa tête et se met doucement à m'envahir, à m'inprégner.
Je deviens terre moi-même et je rentre en moi-même. Ça germe en moi... quoi ? je n'en sais rien, mais ça germe. Je n'ai pas à en savoir plus. Oui... ne plus rien savoir. Sentir, seulement sentir.
Sentir le soleil, de plus en plus chaud, et l'odeur du chèvrefeuille, la saveur d'une framboise grappillée au passage, un chant d'oiseau, une musique lointaine et sentir la tendresse...
Geneviève